10 choses que je ne dirai pas à mes parents à propos de ma vie nomade

10 things I won't tell my parents about my nomadic life

Dear Mom and Dad,

10 choses que je ne dirai pas à mes parents à propos de ma vie nomade- A Broken Backpack

Cet article est pour vous. 

Je sais, j’ai 26 ans. 

Je sais que je ne mène peut-être pas la vie souhaitée bien rangée dont vous rêviez…

Je sais que suis à l’autre bout du monde, et probablement, trop loin pour vous…

Je sais que vous vous ennuyez… j’aimerais vous dire que c’est réciproque. 

La vérité c’est que, oui, je m’ennuie de vous. 

La vérité, c’est aussi, que la plupart du temps, je n’ai pas vraiment le temps de m’ennuyer.

Papa, je sais que tu ne comprends pas toujours pourquoi mes plans changent. 

Si la vie est pleine d’imprévus, l’aventure est aussi pleine de surprises.

La vérité, c’est que je change souvent d’idée, que mes doutes se coincent entre mes rêves.

Combien de fois m’avez-vous demandé : quand reviendras-tu?

La vérité c’est que je n’ose plus vous donner de fausses promesses.

La vérité, c’est aussi, que je n’en ai pas la moindre idée.

Le monde est si grand.

Et je suis si petite.

10 choses que je ne vous ai pas dites, que j’ai peu détaillées et que je n’avais pas l’intention de vous dire :

  1. Papa, oui, j’ai fait du pouce. Je suis même devenue une pro.

«Pourquoi prendre le bus, si je peux m’y rendre gratuitement» est devenu ma devise de transport préférée.  Oui, il m’est arrivé d’avoir peur (découvrez la vérité sur le pouce).  Oui, je suis encore vivante.  Oui, je prévois le faire encore.

  1. Je suis partie vers l’Australie avec un plus petit budget que prévu.

J’ai travaillé en moyenne de 50 à 80 heures pendant 4 mois avant mon départ vers l’Australie.  Il faut croire que ce n’était pas assez… La vérité est que le visa est si facile à obtenir, que les douaniers n’ont pas vérifié mon compte en banque… Et Dieu merci.  Oui, j’ai fini par être «cassé» plus d’une fois. Et je suis devenue une fermière.  Une vraie de vraie!  Je suis fière de vous dire que j’ai survécu au travail régional au-delà de toutes mes attentes.

  1. Vous savez que j’ai eu des boulots… merdiques, mais vous ne savez pas de quelles façons je les ai quittés.

La vie est trop courte pour être malheureuse… L’aventure est trop courte pour être pénible.  Ai-je traversé le monde pour me garnir d’un emploi médiocre?  À moins de devoir survivre pour la cause, j’ai mis fin à des emplois de façon grotesque… Oui, j’ai quitté 3 emplois sur le champ.  Oui, j’ai quitté un emploi via messagerie texte… Oui, j’ai quitté un emploi avec une journée de notice…  Oui, je ne suis pas toujours une adulte 100% responsable.

  1. J’ai traversé l’Australie avec un «presque» inconnu.

Oui, j’ai traversé le pays avec un Anglais rencontré via un groupe de backpackers… sur Facebook.  Et nous avons acheté la voiture le lendemain de notre rencontre officielle. Je suis même tombée amoureuse de lui.

  1. Mes dettes sont toujours histoire du présent.

Bien que j’aie souvent voulu vous rassurer vous disant que mes dettes étaient moindres… elles sont toujours trop réelles.  Je les paye… à distance… à travers les différences de devises et les transferts internationaux coûteux.

  1. J’ai espoir de venir vous rendre visite, mais…

Mes dettes me coûtent cher.  Étant à l’autre bout de la planète, je préfère miser sur les pays avoisinants.  Ce n’est qu’une question de budget…

  1. Je me sens coupable de mon absence

Je me sens coupable de ne pas être là dans les bons moments, comme dans les moins bons.  Je me sens coupable de vous faire des faux espoirs quand je pense avoir assez d’argent pour venir vous visiter, et que finalement, snap! Mes plans changent encore…

  1. Je me sens surtout coupable de m’ennuyer de la poutine

Allez-vous me détester si je vous dis que la chose dont je m’ennuie le plus au Québec, c’est la bouffe?  Ma première pensée… Mon premier manque…  Mes habitudes alimentaires québécoises.  Je sais, je suis une fille ingrate.  Mais, je ne peux pas skyper avec ma poutine. (La poutine est LE met Québécois à découvrir!)

  1. J’arrive difficile à projeter une vie à long terme au Québec.

Étant brisée (anxieuse), je suis la pro des scénarios.  Dans tous les scénarios du futur idéal, j’arrive difficilement à me voir au sein d’une petite famille sédentaire.  Je n’arrive pas à m’imaginer en «sur place» au Québec.  Je suis désolée, simplement.

  1. J’arrive facilement à projeter une vie à long terme… quelque part… sur la route.

Alors, où t’imagines-tu, vous me demanderez.  Je ne sais pas.  Mais, je serai probablement quelque part, en train d’essayer d’attraper mon cœur.

À toi Maman

I have the best parents!  They came to visit me in Western Canada!

I have the best parents! They came to visit me in Western Canada!

Cette moitié qui me pousse à aller de l’avant, cette moitié qui me réconforte lorsque je connais mes doutes.  Merci, Maman.

Il y a probablement un 20% de mes aventures que je te dédie.  Ma mère à moi, elle a la sclérose en plaque.  Sa condition ne lui permettant pas de voyager, elle insiste fortement pour que je vive pleinement mon périple.  Mes photos deviennent son voyage, sa fierté, qu’elle dit.

Pour toutes ces fois où tu oublies ton mot de passe pour skyper, où tu m’envoie un câlin, où tu pleures de joie…

Sache que même si la culpabilité me saisis par moment, je sais que je suis là où tu veux que je me trouve.  Et ce sentiment… me permet de me ressaisir.

À toi Papa

Cette moitié qui s’inquiète, qui s’assure de ma sécurité… Cette moitié qui doute, mais qui espère pour le mieux.  Merci, Papa.

Mon père, la rationalité aux devants de la passion.  Je me rappelle qu’un jour, tu m’as dit que tu avais peur pour mon avenir, que je devrais commencer à penser à mon fond de pension, que je n’avais sans doute pas d’ambition…

Mon père, si je te disais que ces tracas ne me passent même pas par la tête, que répondrais-tu?  L’ambition d’être heureuse est-elle une réponse suffisante? Papa, merci d’avoir accepté, à ton rythme, ma réalité nomadisée.

Et vous, qu’est-ce que vous n’avez pas dit à vos parents?